Après ce message du Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants je voudrais, comme à chaque célébration, ajouter quelques réflexions personnelles.

Pour moi cette cérémonie est importante parce qu’elle est l’occasion de réfléchir à ce phénomène éternel et universel qu’est la guerre.

Pour moi cette cérémonie est importante parce qu’elle célèbre la victoire de l’opprimé contre l’oppresseur, et qu’elle permet de se souvenir de tous ceux qui ont donné leur vie, militaires ou civils, volontairement ou non, pour que l’oppresseur capitule il y a 69 ans.

Pour moi cette cérémonie est importante parce qu’elle célèbre la fin d’une guerre, la plus meurtrière de l’histoire (52 millions de morts, 30 millions de blessés, 3 millions de disparus), et surtout le début d’une paix durable, qui dure depuis 69 ans, et c’est encore une fois aujourd’hui l’occasion de s’en rendre compte et de s’en réjouir, parce que la véritable victoire n’est pas de gagner une guerre mais de l’éviter ! Et la construction européenne a été le vrai progrès de ces 69 ans, le seul véritable rempart à une nouvelle guerre dans nos pays. Pourquoi ? parce qu’il faut bien constater que la bête rôde encore autour de nous et dans nous, toujours prête à exploiter les bas instincts de l’homme qui est malheureusement, en fonction des circonstances, enclin à suivre la voie de la haine plutôt que celle de la paix. Il n’est qu’à regarder ce qui se passe en Ukraine où d’obscurs intérêts économiques et géo-politiques aboutissent à ce qui n’est pas encore une guerre, mais pourrait le devenir.

C’est pourquoi cette cérémonie est importante, enfin, pour se dire que nous devons tous rester vigilants, parce que la guerre étant toujours derrière la porte, il est préférable de l’ouvrir pour regarder ce qui se passe de l’autre côté, et donc nous ouvrir à l’autre, le connaître plutôt que l’ignorer, l’accueillir plutôt que le rejeter. Et je ne parle pas uniquement de la porte qui sépare des pays, ou des peuples, ou des races, mais de celle qui sépare des opinions politiques, des familles, des voisins, au sein d’une même commune, d’un même quartier.

Je vous propose de méditer sur ces quelques considérations au cours du dépôt de gerbe et de la minute de silence qui va suivre, et vous remercie de votre attention.

Jean-Paul Marchal, Maire